Avec la sortie du Scrum Guide 2020, le 18 novembre dernier, les co-créateurs du framework Scrum ont remplacé l’appellation « Equipe de Développement » par le terme « Développeurs ». Pour moi, cette évolution va dans le bon sens car elle permet d’affirmer qu’il n’y a qu’une seule équipe sur le terrain, l’Equipe Scrum, et de lisser toute différence de traitement et de considération entre Développeurs, Product Owner et Scrum Master.
Cependant, le terme « Développeurs » est-il encore approprié ?
En effet, les Développeurs ne sont pas que des développeurs informatiques.
Dans ce qu’on appelait jusqu’à maintenant une « Equipe de Développement », on retrouve certes des programmeurs informatiques, mais également des architectes, des concepteurs UX-UI, des testeurs, des business analysts, en lien avec la plurisciplinarité souhaitée dès le départ par les co-créateurs du framework… La pluridisciplinarité est une force indéniable, nul n’en doute. Cependant, parler de développeurs valorise inconsciemment les programmeurs informatiques, et il arrive que des profils moins techniques, notamment des testeurs ou des business analysts, se sentent malheureusement moins impliqués et écoutés que les autres.
Certains coachs agiles préfèrent substituer le terme « Développeurs » par le terme « Réalisateurs », et je ne peux que saluer cette démarche, qui facilite l’unité de l’équipe Scrum, prend ses distances avec le vocabulaire purement informatique et s’inscrit dans l’universalisation et la possible implémentation de Scrum sur des projets complexes au-delà du secteur du numérique.
Pour ma part, je préfère le terme de Doers (« faiseurs », dans la langue de Voltaire). Ce concept, d’origine anglo-saxonne, désigne une personne qui réalise un travail rapidement et efficacement. Selon le questionnaire de personnalité MBTI, on retrouve chez les Doers les dominantes suivantes : extraversion – sensation – pensée – perception. Doté d’une solide capacité d’écoute, d’observation, d’une orientation résultat, d’un sens du travail en groupe, le Doer correspond exactement, à mon sens, à ce qu’on peut attendre du membre d’une équipe Scrum.
Sans forcément chercher à n’attirer que des personnalités de type Doers, ce qui serait contraire aux valeurs de diversité et de transdisciplinarité prônées par Scrum, l’un des principaux défis du coach Agile est d’explorer, porter et diffuser cette culture de Doers au sein des équipes pour plus d’impact dans la valeur générée par les projets Scrum. Une culture qui pourrait se résumer par la baseline d’une célèbre marque de sport : Just do it.